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Chanson de la femme verte de Georges-Emmanuel Clancier

Ambrogio Antonio Alciati, Nu féminin, 1916

La lune se perd
La lune se noie,
Dans l’eau noire
Clame le vent
« Je désespère »
Hurle le vent.
La nuit de fer
S’est refermée
Et j’espère,
Mais quelle voix
Quelle fumée
Me nommera
La femme verte,
Nue et verte.
Qui m’aimera.

Georges-Emmanuel Clancier

Georges-Emmanuel Clancier, wikipoemes.com

Né en mai 1914 à Limoges dans une famille de sabotiers et d’artisans porcelainiers, Georges-Emmanuel Clancier est un écrivain, conteur, nouvelliste, poète français, qui fut aussi journaliste de presse et de radio. Son amour de la poésie et des lettres éclot à l’adolescence. Le Grand prix de littérature de l’Académie française lui a été décerné, en 1971, pour l’ensemble de son œuvre.

Il est l’auteur du cycle romanesque Le pain Noir publié entre 1956 et 1961. Ces quatre volumes, inspirés de la vie de sa famille, racontent l’âpreté des conditions de vie paysanne et ouvrière à la fin du XIXe et du début du XXe siècle dans le Limousin. Récompensé, en 1957, par le Grand Prix du roman de la Société des gens de lettres, Le Pain Noir est adapté, en 1974, à la télévision par Serge Moati. Les quatre volumes sont réédités par les éditions Robert Laffont, en 2014.

 

Georges-Emmanuel Clancier en 1987, Michel-Georges Bernard, commons.wikimedia.org

Georges-Emmanuel Clancier est un amoureux du poète de Nerval. Alliant mystère et simplicité, oscillant entre émerveillement et effroi, sa poésie témoigne d’une sensibilité aiguë à la beauté bucolique du monde associé à un esprit de liberté révolté par la cruauté de l’Histoire.

Grâce de l’instant, espérance et renouveau, quête du sens, goût de la transfiguration, souci de la dignité humaine… sont les sources d’illumination et de résistance de cette voix humaniste habitée par l’état poétique, une exigence perpétuelle, non pas grisée par son propre exercice, mais par l’existence qu’elle enchante, les sentiments qu’elle approfondit, la perception du réel qu’elle sauvegarde. Son recueil Passagers du temps est récompensé par le prix Goncourt de la poésie en 1992.

Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, je vous propose d’écouter Étincelles du compositeur et oudiste tunisien Anouar Brahem tiré de l’album Conte de l’incroyable amour.