Ardeur et vacuité de Nathalie Gassel

28/02/2018

By Christophe-Géraldine Métral

Vie et survie après la vie de la mère

Dans Ardeur et vacuité, éditions Le somnambule équivoque, collection Fulgurances, 2012

J’avais le choix entre une distraction sans joie et sans ardeur qui me permettait de fuir au dehors ou les émotions denses et pensantes du dedans. Mais rien qui intéressa la satisfaction du besoin brûlant, authentique et frustré d’une compagnie agréable. Ce manque prenait une grande place, il donnait à presque tout une atmosphère de vacuité, de lenteur et de vide. (p. 9)

Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, Ardeur et vacuité est le récit poignant et précis du devenir orphelin dont le désespoir ne touche pas que le cœur enfant : l’épreuve de la perte du parent peut être dévastatrice à l’âge adulte. Et d’autant plus quand elle est la piqûre de rappel d’un manque dont le fardeau date de la prime enfance :
Je suffoquais naguère à cette vision de quelque chose de gelé : le manque d’apparence de mon Moi et son repli comme une défaite. (p. 15)

Nathalie Gassel photographiée en décembre 2011, nathaliegasse.e-monsite.com

L’auteure a pour projet de rendre compte de la souffrance du deuil impossible, de coller au plus près de ses mouvements de conscience :
J’ai considéré que c’était un sujet, qu’il ne fallait pas s’aveugler mais décrypter, analyser, regarder et transcrire pour que ce monde éprouvé existe en dehors de nos seules émotions. (p. 48)

Pour la narratrice, aucune préparation ne prépare à la dérive immobile dans l’espace douloureux de la disparition maternelle, de la soustraction de sa présence physique et de la privation d’une intimité née des épaisseurs d’un désir d’abord incompréhensible, car la mère voulait une fille-fille et la narratrice s’est toujours sentie fille-garçon. Sa mère voulant la féminisé, elle a demandé, à cinq ans, d’aller vivre avec son père.

Nathalie Gassel par sa mère, Mariette Salbeth, 1965

Puis le temps passant, la mère et la fille, qui a alors trente ans, se rapprocher et la relation, pacifiée peu à peu, se transmue en passion absolue. De ce chemin, avec ses étapes saisissantes et ses évolutions radicales de part et d’autre, le récit de Nathalie Gassel se fait le héraut de la dimension singulière. Le projet est de sonder rigoureusement le règne de la douleur et de mettre sur lui des mots d’une précision anatomique.
Ce qui est étrange, c’est qu’inversement la lucidité sur l’horreur peut avoir elle-même son ressort de dynamique en octroyant un plaisir, celui d’une capacité que l’on utilise, et qui dès lors nous détourne un peu du fait même de l’horreur. (p. 46)

L’horreur n’est pas donc désirée, mais la distance analytique permettant l’esthétisation qui réinjecte de la vigueur dans le corps. La recherche introspective en passe par la poétique tantôt transgressive, tantôt contemplative, sensible au raffinement des objets, des matières, de l’architecture de la ville ou des chairs érotisées : mollesse du masculin et fermetés du féminin, des corps qui, indifféremment du genre, séduisent dès lors qu’ils sont parés de vêtements correspondant aux signes extérieurs de la distinction bourgeoise, associés à la puissance et au prestige du dominant (p. 16). Toutes choses révélatrices d’un tempérament allergique aux productions communes ou au registre de l’ordinaire. À la mesquinerie du quotidien, la narratrice oppose un goût du panache, de la mise en scène élaborée, de la superbe…

Œuvre de Mariette Salbeth, artiste belge, mère de l’écrivaine Nathalie Gassel, archives de l’auteure

C’est sur ce fond du deuil impossible et de son panorama mental désolé qu’ont lieu les rencontres éphémères avec des partenaires plutôt éduqués, appréciant le rapport de domination ritualisé qu’exerce sur eux une femme puissante qui croit que :
Ce n’est qu’en perdant les rôles et les identités du masculin et du féminin que l’on peut s’initier à une forme de compréhension et saisie amoureuse de la chair sexuée. (p. 14)

Au début du récit, dans la description minutieuse du voyage de dix jours à New York où la sexualité est poli pis-aller, la radinerie de l’hôte qui paie le séjour, mais se montre peu attirant, annule le charme de la parenthèse.
J’étais ennuyée, indifférente. Que n’aurais-je donné à ce moment pour un peu de raffinement. (p. 15)

La bonne volonté n’y fait rien : ce régime maigre est peu inspirant, bien en deçà des espérances élaborées, du besoin que les événements prennent de l’altitude culturelle, offrent l’intensité qualitative et l’énergie vitale qui sauve du quotidien sans ancrage, de l’ordinaire sans l’ancre mère. La plume de l’auteure s’attache à mettre en évidence la gémellité des éléments du duo mère-fille et la façon dont le lien de sang fonde l’accord total, voire totalitaire.
La loi de l’hémoglobine n’a pas d’égal (p. 24)

La narratrice n’a pas d’enfant et cette condition nullipare non désirée l’incline à penser :
L’absolu du sentiment maternel semble appartenir à la connivence, à la reconnaissance des sangs (p. 19)

Dessin de Mariette Salbeth, artiste belge, mère de l’écrivaine Nathalie Gassel, archives de l’auteure

Chaque relation mère-enfant est unique, comme l’amour l’est, il faut lui laisser ce mystère, mais l’unicité que le lecteur découvre émeut en même temps qu’il glace. Dans la représentation de l’auteure, le fait que, contrairement aux autres relations affectives, le lien mère-enfant ignore la répudiation – il est infrangible, participe à la croyance que l’autoritarisme maternel doit être traité comme une quantité négligeable :
Maman, tu as souvent voulu l’exclusivité, tu as renvoyé la femme qui s’était occupée de moi durant ma petite enfance pour que je ne l’aime pas plus que toi. Lorsque mon père est mort, tu t’es réjouie de la perte d’un rival. Je ne t’en veux pas, je ne te critique pas, je ne te juge pas, je t’aime comme tu es. Je note simplement des faites sur la diversité de la nature humaine. Et je note notre relation. (p. 34)

L’absence de bornes du désir maternel importe d’autant plus à la fille que celle-ci est inéprouvée ailleurs, le peu d’intensité et de qualité des rapports affectifs y est évident. Sauf que le désir maternel est un illimité découlant d’une négociation déchirante, le donnant impitoyable qu’impose la mère à son enfant :
Elle fut jalouse des autres, en échange elle me donnait tout. Il me parut normal de lui appartenir tant elle me désirait. (p. 22)

Œuvre de Mariette Salbeth, artiste belge, mère de l’écrivaine Nathalie Gassel, archives de l’auteure

Cette revendication est un piège, l’enfant ne s’y est pas trompé, qui l’a fui :
Dès les premières années de ma vie, il me paraissait que ma mère attendait que je fusse son petit mari, et il me semblait en être sordidement prisonnière. (p. 19)

L’écrivaine Nathalie Gassel enfant, nathaliegassel.e-monsite.com

Mais l’enfant n’a trouvé aucun refuge, ni auprès du père, perdu en et pour lui-même ni au sein de la société. C’est d’ailleurs adolescente qu’elle est mise à la porte et doit se débrouiller seule et faire face à l’intolérance des mentalités rejetant l’androgynie ou la vouant à une fétichisation qui est une forme d’instrumentalisation liée au mépris. Le manque insupportable d’amour pousse donc la narratrice à retourner vers la mère qui accepte qu’elle soit une fille-garçon. Le contrat d’enfermement est, dès lors, plus sournois, parce qu’adouci : même plus large, une cellule de prison reste une cellule de prison. Au milieu du vide décevant de l’ordinaire, quelque chose de fort est vécu et la subjectivité de la narratrice, toujours en quête d’intensité, fait de ce vécu le parangon de la relation amoureuse, autrement dit, un fantasme. Sa logique jusqu’au-boutiste espère que le grand amour à venir soit pareillement fusionnel, la reproduction ou le fantôme de cette relation première ou fondatrice.
[…] je pleure la mort de maman, mon chagrin d’amour si fort, je pleure la femme aimante. Jamais vu d’hommes aussi aimants. Je cherche l’homme Mère. (p. 14)

Œuvre de l’artiste belge Mariette Salbeth, archives de l’écrivaine Nathalie Gassel

C’est de ce point de vue fantasmatique que l’analyse introspective s’attache à décrire le nœud de meurtrissures jumelles de la mère et de l’enfant présentées comme un couple partageant une rébellion légitime contre l’organisation sociale et l’encadrement du féminin par la fabrication structurelle de son impuissance. Si différente soit leur trajectoire, mère et enfant sont des natures créatives entravées par la médiocrité sociétale. Chacune à sa façon a renversé les codes ou les a rejetés, avec une énergie jamais reconnue :
Ma tristesse n’est pas étrangère à une vie cachée, occultée. (p. 29)

L’artiste belge Mariette Gassel, née Salbeth, mère de l’écrivaine Nathalie Gassel

La figure maternelle est associée au symbole central, car reconstructeur, de l’imaginaire de l’auteure : le masculin. Puissance, dureté minérale, froideur blonde de la beauté hitchcockienne, tel est le portrait de la mère jeune dont le récit apparaît un exercice de dédouanement nostalgique empreint d’admiration :
Maintenant que je n’ai plus d’actes à poser pour toi, les mots jamais dits me viennent. Je te les formule maintenant, posthumément. Ce n’est pas simplement pour moi, ceci n’est pas un monologue, c’est à toi que j’adresse ces déclarations d’amour. C’est en espérant que tu entendes. Pas en y croyant, mais en espérant seulement. (p. 31)

La femme d’avant la mère est une artiste, une élève de Delvaux qui a aussi enseigné dans un lycée bruxellois. Son talent, dont l’imaginaire hésite entre le figuratif et l’abstraction, la réalité et le rêve, a été sacrifié ses ambitions sur l’autel du mariage. De la même façon que l’écrivain américain James Baldwin explique la brutalité de son père par la violence inouïe de la ségrégation, la narratrice relie la volonté de la mère de faire d’elle une petite fille conforme au contexte étriqué de l’époque. Elle comprend que sa mère avait, elle-même, peur d’être trop masculine par rapport aux normes de la société. En effet, Mariette Gassel, née Salbeth, n’a jamais été une femme au foyer : elle gagnait  sa vie, elle a subvenu aux besoins de la famille, y compris de son époux jusqu’au divorce. La mère, ayant souffert du complexe de ne pas être assez femme, a voulu le lui éviter et la dresser en lui imposant une féminité convenue qu’elle exècre.

Il faut souligner, cependant, la qualité d’artiste de la figure maternelle participe à la subtilité du pacte-piège mental :
Tu étais assez cultivée pour percevoir aussi la force de ma personnalité sans vraie complaisance. Tu as en définitive eu foi en moi dont tu avais au début dénigré les qualités ; et je t’ai aimée après t’avoir détestée. (p. 34)

L’artiste belge Mariette Gassel, née Salbeth, mère de l’écrivaine Nathalie Gassel

La lumineuse, belle femme blonde que fut sa mère, n’est-ce pas d’elle que la narratrice est amoureuse ? L’attachement transgressif est aussi la réhabilitation de l’androgyne que la société a abîmé :
Je veux dire, ma mère, féminine, n’avait-elle pas déjà aussi de la force mâle ? N’était-elle pas déjà aussi ce mixte du féminin et du masculin ? (p. 25)

Ardeur et vacuité est une zone vive de glissements troubles des corps, de projections des sentiments et d’inversions des positions : enfant-adulte, fille-mère, masculin-féminin. La confusion cruelle des vécus et leur dramatique ambivalence sont bien restituées par la narration qui offre un mélange intègre de lucidité s’agissant de décrire les rouages de la relation et d’inconscience quant à sa dimension délétère. L’esthétisation du pacte terrible que la mère impose à la fille ne sert pas de masque à la disette affective de celle-ci. Comme le père, la mère, avec son désir phagocytaire, ne se préoccupe pas de lui offrir la sécurité gratuite. La narratrice ignore qu’un adulte peut mettre sa force, sa bonté au service de l’assurance du petit qui s’appuiera sur ce don entier, sur ce présent qui, bien imparfait, laisse entendre que l’inconditionnel existe, que quelque part, dans les rapports humains, il y a bel et bien une zone bénéfique, sans calcul ni chantage au sentiment. La narratrice n’est donc pas que privée d’amour, elle est surtout privée de l’idée que l’amour comporter une dimension altruiste.

La fidélité au lien filial que développe la narratrice n’a-t-elle pas ceci de navrant qu’elle accapare toutes les ressources de croyance de l’esprit criant, dans le creux de sa contradiction, attendre l’amour nouveau, mais de la même façon, sur le même patron ?

Un sentiment insiste à la lecture du texte : dans une société favorable aux androgynes, faisant place aux êtres dans l’entre-deux, donc pas si binaire dans les schémas de représentation, la tragédie de la narratrice serait-elle si solitaire et douloureuse ? Quelle est la part du sentiment d’extrême précarité psychique et financière dans cette subordination au désir maternel qui a clos à son enfant les portes et les fenêtres sur le monde ? L’ignorance de sa valeur personnelle, le manque de repères font dire à la narratrice que rien n’a été plus sûr que le roc-mère. Le besoin de protection est tellement dévorant qu’elle n’envisage pas qu’il y ait infiniment plus de roc que de mère dans la femme ayant tissé autour d’elle une prison affective que sa disparition a changée en une crypte de vénération de la morte et du même.
Je fais un appel : je cherche quelqu’un qui puisse m’aimer comme une mère incestueuse. Quelqu’un qui puisse m’aimer autant, aussi fort, aussi exclusivement qu’une mère pour qui son enfant est irremplaçable. (p. 24)

Une crypte de tristesse dans laquelle la narratrice poursuit le jeu de l’identification mélancolique, sans se demander qui perd qui ? Et quel sens a son devenir-fantôme fidèle au fantôme muet de la mère à laquelle elle parle faute de mieux – oui, qui peut vivre dans l’indifférence du monde ? Vivre sans autre qui soutienne son sentiment d’exister et dont la rencontre précipite dans l’invention de soi. D’où le fatalisme défensif :
On ne déploie que ce qu’on peut déployer, je ne crois pas dans la liberté. (p. 47)

La lame du Bateleur par Mariette Salbeth, archives de l’écrivaine Nathalie Gassel

Pourtant, la petite fille en elle sait l’intelligence de la fuite et du mouvement, de la métamorphose de soi qui est la ruse du faible. Elle doit le savoir puisque que le récit affirme quelque chose d’essentiel qui a, heureusement, à voir avec l’imaginaire androgyne : L’indéfini occupe une place importante dans ma vie (p. 23). C’est la définition même de l’ouvert de la condition humaine. En être conscient est une force, une véritable grâce.

N’est-ce pour cette raison que la narratrice ne succombe pas à la résignation ? À la première occasion, elle démarre. L’écriture est comme elle faite de fulgurance et cette précipitation d’une sincérité chasseresse d’enfant témoigne d’une puissante soif d’existence, de sensualité et de partage avec l’autre, car seule la joie de vivre s’est éteinte :
C’est un petit éveil. Qui dans le moment me sembla foudroyant, un bond dans une mare de vitalité. (p 45)

Même s’il est plus homme sœur que l’homme Mère attendu, l’ami gay, redonnant de l’énergie, est ce modèle de personnalité ambiguë qui le dispute avec l’autre fantasme sexuel, lui, féminin et associé à la figure maternelle jeune :
Cette femme est une exquise coexistence de féminin et de masculin. Tout en un. (p. 66)

Œuvre de l’artiste belge Mariette Salbeth, archives de l’écrivaine Nathalie Gassel

Dans Ardeur et vacuité, paru, en 2012, aux éditions Le somnambule équivoque, dans la collection Fulgurances, la place accordée au corps souffrant et désirant et à son érotisation, la dynamique de brouillage des codes et de plasticage des frontières et le penchant ingénu pour la pornographie, affirmé sans honte, si ce n’est celle de la platitude, prêtent sa puissance à l’écriture qui, servie par une réflexion rapide, incisive, rebondit sans cesse vers la préoccupation fondamentale de la narratrice : les enjeux esthétiques, l’art comme possibilité de faire sens et de sublimer le vécu.
Sans l’art, comment vivre ? (p. 15)

Une aspiration au sublime de l’expression et du monde que met en péril la logique de la marchandisation et de la recherche de la reconnaissance par le plus grand nombre qui dicte sa norme débilitante. La narratrice dit de la norme qu’elle transforme ce qui est le plus difficile et exigeant en le reléguant vers le rien, ce que la banalité ne peut atteindre, elle le conteste. (p. 15)

La question universelle de l’enchantement de la vie par l’art, de la re-présentation du vécu habite le texte d’une manière remarquable et touchante aussi, puisque la dépression ôte à la narratrice le goût d’écrire pendant de longues périodes. Mais on sent que dans le versant solaire, cette énergie inventive est celle du dandy projetant de faire de chaque instant du jour et de la nuit une œuvre d’art, un espace authentique, d’accélération d’intensité, de création de la différence et de récréation de l’étrange hyper personnel révoquant le pouvoir de l’uniforme.

Nathalie Gassel, nathaliegassel.e-monsite.com

Nathalie Gassel est née, en 1964. De mère belge d’ascendance écossaise et d’un père juif d’origine russe qui a écrit deux livres, cette écrivaine belge auteure de récits et de romans est une ancienne championne de boxe thaïe et une athlète dont l’imaginaire voué à la transformation du corps en androgyne prête à son écriture une tonalité rare, approfondie par une réflexion sensible et atypique sur les thèmes de la famille, de la sexualité anticonformiste, de la réinvention du désir, du renversement des rôles genrés… Le blog a consacré un article à son roman autobiographique Des années d’insignifiance, traitant également des blessures de l’enfances (lire ici).

Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, Melody Gardot est une auteur-compositeur-interprète et musicienne américaine d’origines polonaise et autrichienne qui a agrandi à Philadelphie. Victime d’un grave accident de vélo à 18 ans, elle se relève grâce  la musicothérapie. Sa voix flirte avec les influences diverses : jazz, folk, fado et bossa nova. On se quitte avec son All That I Need is Love :
All of the men I know laugh at me
Tous les hommes que je connais rire de moi
They don’t listen, they can’t see
Ils n’écoutent, ils ne peuvent voir
I’m falling apart ’cause no one will acknowledge my heart
Je m’effondre car personne ne reconnaîtra mon cœur
No they don’t know, no they don’t know
Non, ils ne savent plus, non, ils ne savent pas
All that I’m dreaming of
Tout ce de quoi je rêve
They don’t know, you know that they don’t know
Ils ne savent plus, vous savez qu’ils ne savent pas
That all that I need is love
Que tout ce dont j’ai besoin, c’est l’amour
 

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