Ode au magnolia de Pablo Neruda

28/04/2016

By Christophe-Géraldine Métral

Pablo Neruda en 1966

Pablo Neruda en 1966

ODE AU MAGNOLIA

Magnolia03Une fleur de magnolia
pure
ronde comme un cercle
de neige
monta jusqu’à ma fenêtre,
me réconciliant avec la beauté.

Entre ses feuilles lisses
– ocre et vert –
fermée,
elle était parfaite
comme un oeuf
céleste,
ouverte
elle était la pierre
de la lune,
Aphrodite embaumée,
planète de platine.
Magnolia01Ses grands pétales me rappelèrent
les draps
de la première lune
amoureuse,
et son pistil
érigé
était tour nuptiale
des abeilles.

Ô blancheur
entre
toutes les blancheurs,
fleur immaculée,
amour resplendissant,
odeur de neige blanche
et de citrons,
secrète secrétaire
de l’aurore,
coupole
des cygnes,
rayonnante apparition !

Magnolia02

Comment
te chanter sans
toucher ta peau très pure,
t’aimer seulement aux pieds
de ta beauté, et t’emporter
dormante dans l’arbre de mon âme,
resplendissante, ouverte,
aveuglante,
sur la forêt obscure
des songes!

Pablo Neruda

Magnolia04

Articles similiaires

Plus c’était un baiser de Paul Éluard

Plus c’était un baiser de Paul Éluard

Plus c’était un baiser Plus c’était un baiser Moins les mains sur les yeux Les halos de lumière Aux lèvres de l’horizon Et des tourbillons de sang Qui se livraient au silence. Plus c’était un...

lire plus
Partout d’Andrée Chédid

Partout d’Andrée Chédid

Me voici barque friable Mais aussi granit où butent les hivers. Me voici âme aux abois Mais aussi cœur qui absorbe le monde. Me voici en aile-libre Mais aussi nid-de-chair. Me voici affrétant toutes...

lire plus

Commentaires

0 commentaires

Pin It on Pinterest

Share This