Qu’en avez-vous fait ? de Marceline Desbordes-Valmore

12/05/2016

By Christophe-Géraldine Métral

Marceline la poétesse simple et sublime

Martin Johnson Heade, vanité

Martin Johnson Heade, vanité

QU’EN AVEZ-VOUS FAIT ?

Vous aviez mon coeur,
Moi, j’avais le vôtre :
Un coeur pour un coeur ;
Bonheur pour bonheur !

Le vôtre est rendu,
Je n’en ai plus d’autre,
Le vôtre est rendu,
Le mien est perdu !

La feuille et la fleur
Et le fruit lui-même,
La feuille et la fleur,
L’encens, la couleur :

Qu’en avez-vous fait,
Mon maître suprême ?
Qu’en avez-vous fait,
De ce doux bienfait ?

Comme un pauvre enfant
Quitté par sa mère,
Comme un pauvre enfant
Que rien ne défend,

Vous me laissez là,
Dans ma vie amère ;
Vous me laissez là,
Et Dieu voit cela !

Savez-vous qu’un jour
L’homme est seul au monde ?
Savez-vous qu’un jour
Il revoit l’amour ?

Vous appellerez,
Sans qu’on vous réponde ;
Vous appellerez,
Et vous songerez !…

Vous viendrez rêvant
Sonner à ma porte;
Ami comme avant,
Vous viendrez rêvant.

Et l’on vous dira :
« Personne !… elle est morte. »
On vous le dira ;
Mais qui vous plaindra ?

Marceline Desbordes-Valmore, Charles-Alexandre-Joseph Caullet, théâtre de Douai, détail du plafond

Marceline Desbordes-Valmore, Charles-Alexandre-Joseph Caullet, théâtre de Douai, détail du plafond

Marceline Desbordes-Valmore, (1786-1859), est la poétesse française de la simplicité qui fait chanter les hommes.
À preuve, son poème Les séparés (N’écris pas…) : 

Julien Clerc et Benjamin Biolay

Articles similiaires

La force est monotone

La force est monotone

Julie ou la dissolution Voilà, je profite d'une œuvre de peintre français Paul Baudry, cette vision de Vénus ou de naïade, c'est selon les goûts pour récidiver avec un de mes auteurs fétiches : "Les...

lire plus
Ode au magnolia de Pablo Neruda

Ode au magnolia de Pablo Neruda

ODE AU MAGNOLIA Une fleur de magnolia pure ronde comme un cercle de neige monta jusqu’à ma fenêtre, me réconciliant avec la beauté. Entre ses feuilles lisses - ocre et vert - fermée, elle était...

lire plus

Commentaires

0 commentaires