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L’heure exquise de Paul Verlaine

Yokoyama Taikan, Moonlight in the Woods about 1904-1905, Museum of Fine Arts, Boston
Yokoyama Taikan, Moonlight in the Woods about 1904-1905, Museum of Fine Arts, Boston

L’HEURE EXQUISE

La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…

Ô bien-aimée.

L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…

Rêvons, c’est l’heure.

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…

C’est l’heure exquise.


PAUL VERLAINE

Avec Music for Egon Schiele, l’album sombre et intimiste dédié au peintre, poète et dessinateur autrichien, Rachel’s le groupe de musique américain touche au sublime.

Paul Verlaine portrait par Eugène Carrière, 1890
Paul Verlaine portrait par Eugène Carrière, 1890

Ce portrait de Paul Verlaine a été réalisé par le peintre et lithographe Eugène Carrière avec lequel le poète français était ami. C’est l’occasion de vous rappeler que le blog doit son nom à un vers de Verlaine tiré du poème Grotesques semblant caricaturer les vagabonds pour faire l’éloge des poètes qui sont rejetés par la société autant qu’ils la rejettent.

– Donc, allez, vagabonds sans trêves,
Errez, funestes et maudits,
Le long des gouffres et des grèves,
Sous l’œil fermé des paradis.
Extrait de Grotesques

Rebecca Zook, Hands by candlelight, fineartamerica.com
Rebecca Zook, Hands by candlelight, fineartamerica.com

LES VAGABONDS SANS TRÊVES sont un blog littéraire et culturel de partout, mélangeant le bon et le beau des continents africain, américain, européen : romans, poésies, philosophies, musiques, arts plastiques, réflexions existentielles, questionnements sociétaux… En se plaçant sous le parrainage ambivalent du grotesque et du sublime au sens verlainien, cet espace de lumières mêlées, de libertés, d’émancipations, de plaisirs, de non-discriminations invite à errer, aimer, s’instruire, vagabonder, rêver, dépasser les limites et les frontières stériles. Certaines paroles, certains combats paraîtront plus légitimes que d’autres, mais il s’agit, de toutes les façons, d’une façon ou d’une autre, d’être au mieux de son être avec les autres, en ne se soumettant pas aux impératifs sociaux de miniaturisation ou de soumission.

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque.
À te regarder, ils s’habitueront
.
René Char, Rougeur des Matinaux.

Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, laissons-nous mélancoliser avec la somptueuse voix d’Ella Fitzgerald qui chante Blue Moon, un grand standard du romantisme :
Blue moon,
Lune triste,
You saw me standing alone,
Tu m’a vue là, toute seule,
Without a dream in my heart,
Sans rêve dans mon coeur,
Without a love of my own.
Sans un amour à moi.